vendredi 9 mars 2012

Le Père la Purge !


Le Père la Purge ! 



Manifeste de la jeunesse ANTIMODERNE paru en 2010 dans le numéro I du Père La Purge, organe du frôlement ANTIMODERNE, diffusé de salles de répét, de bistrots en concerts et de mains sales à de bonnes librairies. Tout cela à quelques centaines d’exemplaires ( 300 je crois )


Le Père La Purge est sacrément en colère, foutre ! Ca oui, il est sacrément en rogne contre cette foutue garce de modernité qui nous retourne le sang et nous fend le cœur !

Mes aminches il y a trop longtemps que l’on nous berne, que l’on nous aveugle, que l’on se fout ouvertement de nos sales gueules ! Le Père la Purge bat le rappel de ses troupes antimodernes ! Nous n’attendrons pas ! Il est urgent pour le salut public, celui des gens qui n’en attende de personne, de prendre une résolution suprême, d’aller de l’avant bordel! Nous sommes perdus si nous nous arrêtons !
Il n’est pas trop tard pour se rendre compte que cette immonde modernité est sournoisement acoquinée  au parisianisme le plus malsain. Elle est foutrement résolue à  régir nos vies, elle qui n’a que l’odeur d’un rétro sensationnel, d’un folklore revomi mille fois, que l’on nous sert à lécher, mais pas de trop prêt quand même et qui dure le temps d’une mode, le temps d’une saison ou d’un film, le temps d’un RIEN ! Nous sommes à sa merci, elle nous prend à la gorge, cette « culture parisianiste ». Le Père la Purge est bien décidée et vous appelle à ne pas vous dégonfler. Foutre ! Il faut la prendre d’assaut au pas de charge gouailleur et insolent des zouaves gravissant les pentes de l'Alma pendant la guerre de Crimée ! Elle est malsaine, elle pue, cette « culture parisianiste », xénophile autant qu’élitiste jusqu’au ridicule, nous pour qui la patrie est partout ou l’on se sent vraiment libre, nous qui ne nous déguisons pas, ni le samedi soir, ni jamais !




Il est temps,  pour les bons bourges de la jeunesse antimoderne, d’être des idées vivantes crachées à la face des orgiesques  figures de la bonne conscience « parisianiste ». Je dis « parisianiste » parce que je ne veux pas dire parisien, c’est un terme sacré qui appartient au peuple des rues, à sa population instable et remuante, à ce grand Peuple au sens jacobin du terme, qui a donné à la capitale sa vraie renommée,  et foutre, sa vraie fierté ! La Père la Purge préfère parler de « parisianiste » pour ne pas dire Versaillais. Car c’est la gangrène Versaillaise qui ronge Paris depuis trop longtemps. Versailles tient encore Paris dans sa porcherie de « clubs », de vernissages, de restaurants et de boutiques de luxe. Versailles est partout dans ses soirées privées,  ses expos «  à voir absolument », ses caméras et ses vigiles ! Cette culture Versaillaise qui s’est goinfré sur les défaites du Peuple, ses ces espoirs, sur la fin des idéologies. Examinez nos cœurs voir si ils ont quelque chose de ce Paris la, de ce Paris Versaillais, examinez ! Le Père la Purge dénonce publiquement ce milieu roturier, qui malgré tout, joue du talon rouge. Ce milieu débauché et mondain qui fait mine de nous flatter pour rendre indispensable de le courtiser, qui réprime sous cape ce qu’il ya de meilleur en nous, perverti  notre image, cherche à nous prostituer. Cette engeance n’est bonne qu’a  être lyncher ! Il faudra lui laver la gueule a coups de chassepot, les trainer a la lanterne, ces nouveaux flics et faire un grand trou dans le ciel rouge de Paris. Arrachons le masque de cette nouvelle aristocratie putride de « fils de », qui règne dans la musique, la littérature ou le cinéma...


PLUS DE FILS DE !


Le Père la Purge ne se trompe pas de cible, elle est dans sa ligne de mire, cette colique moderne de ce qui est applaudit trop vite, immédiatement vendu et encensé, l’enthousiasme nauséabond pour  ce qui et branché. La modernité, légitime roulure du progrès, s’est fichue dans le caniveau de la voie rectiligne qu’elle prétendait nous imposer. Que crève leur meilleur des mondes ! Il y a plus de beauté dans  la ville en flammes, dans certaines ruines, dans les ruelles glauques et oubliées, plus d’élan  dans les arabesques d’acier des vieilles gares que dans n’importe quelles de ces constructions modernes. Ce Moloch architecturale, cette arène urbaine de la « société » moderne, avec son grand bordel de banques aguicheuses, ces grands ensembles totalitaires de bureaux vitrés, ces stades idéalement sécurisées, ces facs anti émeutes, ces centres commerciaux aux caméras omniprésentes, ces cafés où il est outrageusement interdit de fumer, ces nouvelles stations de métro avec ses guichets électroniques, ses barrières anti suicide, ses patrouille de pandores, sa milice.
L’espace moderne est un espace de contrôle et d’aliénation. Le Père la Purge ne le dira jamais assez, l’ennemi est dans nos murs !


Ni rétro, ni passéiste, cet éclat de rire, ce mythe qui vous hante et vous rend fou, c’est celui des jeunes ANTIMODERNES !



Il y a si peu en 2010 qui vaille la peine de croire en lui. Mais Le Père la Purge veut être clair avec ses bons bougres de lecteurs, ANTIMODERNE ne veut pas dire passéiste, il n’y aura pas de retour en arrière, nous ne voulons pas de cette survie nostalgique. Si nous voulons nous soustraire à la vie moderne, ce n’est pas pour nous réfugier dans le champ stérile d’un passé que nous ne connaîtrons plus, le passé n’est qu’une arme, il nous sert à mettre en scène nos fantasmes esthétiques d’être bêtement héroïques.


Pour nous il n’existe pas de culte d’un sois disant « bon vieux temps », mais le culte de ce qui est Unique, de ce qui est fidèle ! Chez nous, rien n’est figé mais surtout rien n’est opportuniste. Si nous trempons dans certaines innovations comme internet et le four micro onde c’est dans la seule mesure où il y a l’eau et le gaz à tous les étages. Notre dynamisme est ennemi de ces convulsions fashionable,  de l’esclavagisme domestique du « dernier cri » et de ces lourdeurs.


Notre liberté est notre seule discipline, il n’y a rien à gagner.




Ce démon zélé qui grandit en vous et vous pousse à toutes les audaces, c’est celui du jeune ANTIMODERNE !




L’ANTIMODERNISME est une mélancolie positive qui tente de soigner la blessure moderne en privilégiant l’action dans la marginalisation. Bronzez vos cœurs mes quinquins, car il faudra beaucoup de haine ! Nous pouvons croire aux coups comme nous croyons aux larmes. L’ANTIMODERNISME est une impasse optimiste. Notre idéal est dans notre sauvagerie. Nous ne sommes pas la ni pour guider, ni pour séduire, nous n’appartenons qu’a nous-mêmes. Nous n’en appelons pas a nos têtes qui sont parfois tentés d’être raisonnables mais a nos cœurs qui ne trahissent jamais ni nos folies, ni nos rêves. Notre esthétique n’est pas dans le culte de cette beauté aux cheveux clairs, parfaite, vide de sens et bouclier des plus abjects préjugés que nous offrent la modernité, mais dans la figure ivre de ce qui est bien vivant, qui a du chien dans le ventre, prête a mourir proprement, de ce qui fidèle et indomptable. L’espace cathartique de notre vie est bel et bien cette ville balayée de bars tabac, de bistrots portugais ou kabyles, ou le Ricard frelaté ne coute rien, ou survivent les fantômes d’usines, celui  des librairies ou des pistes de danse, des petits musées déserts et oubliés, des concerts où le « public » ne croise pas les bras. 


Notre mépris est une réalité agissante. Impossible d’oublier les fauves de l’autre camp, de l’autre côté de la barricade. Les petits crevés  trop bavards de la pieuse fashionitude. Nos corps sont incapables de se fondre dans le moule aseptisée dans lequel nous préférons danser sans même nous excuser. Foutre ! Autant nous jeter dans la spontanéité contre le raffinement pseudo éclairé des gens de la chicane, des culottes dorées, des prétentieuses sophistiquées et des jeunes filles libérées couleur de Morale. Ces fantoches là ont la fringale, mais nous aussi, et bien plus ! Il n y a foutrement rien à apprendre de ceux-là, ni même à se lamenter du reste, peut être juste de quoi rire ou de quoi pleurer, le dégout.  Nous revendiquons la dignité dans une ville et dans une époque qui ne nous en accordera pas. L’insurrection poétique des mauvais sujets anti modernes  a peu de chance de vaincre, mais depuis longtemps nous avons fais notre cette maxime de Cyrano de Bergerac : « C’est bien plus beau lorsque c’est inutile. »


Nos héros sont les grands vaincus de l’histoire, danseurs maudits, fusillés solitaires, oppressés, marginaux ascètes ou festifs mais toujours féroces. Foutre !


Nous préférerons encore la défaite à une victoire qui aurait le goût de l’hypocrisie et de la fourberie. 
Plutôt, s’admirer périr en trempant nos lèvres dans nos verres à bulles, en s’émancipant rien qu’une nuit par les vapeurs de fumée illicites et décadentes. Nous sommes empreints d’une culture qui n’a pas le sourire satisfait de la réussite mais qui éclate facilement de rire dans l’impasse. Nos cœurs tourmentés n’ont qu’une face et même si ils n’ont pas peur des contradictions, ils ont pour mot d’ordre la franchise et vomissent les trahisons. Ils ne cesseront de parler à voix haute à l’heure de l’apéro.




Foutre ! Le Père la Purge vous avertit ! Que tremble les minaillons vintages et autres misérables branchés, tigres en papier de notre époque aux tristes cultes éventés! 



Parce qu’un jeune homme mal dans son époque mais bien dans sa peau est un jeune homme ANTI MODERNE !


Le jeune ANTIMODERNE s’épanouira dans l’ambiance redoutable et insolente des émeutes et des surprises parties !


Prenez ma carte avant de prendre ma tête, je suis le jeune homme ANTI MODERNE, il n y a plus rien à décréter.



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