mercredi 18 avril 2012

Les creusois et la Commune de Paris 1871.




Quelques noms parmi les 953 creusois arrêtés pour avoir pris part à l’insurrection communaliste. Quelques noms, parmi les milliers de creusois qui prient part de près ou de loin à la lute dans les rangs fédérés en 1871. On estime qu'entre 1500 et 3000 creusois, pour la plupart maçons, seraient morts (tués ou fusillés) pendant les combats sur les remparts et la Semaine Sanglante. 


François Aufaure, maçon né à Bussière Dunoise (Creuse) en 1852, prend part à l’insurrection de la Commune de Paris et est condamné à la déportation  en Nouvelle Calédonie jusqu’en 1879. .

Antoine Blondet, tailleur de pierre né à Jalesches (Creuse) en 1845, prend part à l’insurrection de la Commune de Paris au sein du 119ème bataillon de la garde nationale et est condamné à la déportation en Nouvelle Calédonie. 

Jean Coucaud, maçon né à Chabannes (Creuse) en 1848, prend part à l’insurrection de la Commune de Paris et est condamné à la déportation en forteresse. 

Jean Dissoubray, né à Saint Germain Beaupré (Creuse) en 1835, prend part à l’insurrection de la Commune de Paris et est condamné à 5 ans de détention.  36 ans.

Félix Gaumet, maçon né en 1832 à Champagnac (Creuse), prend part à l’insurrection de la Commune de Paris comme capitaine au 214ème bataillon de la garde nationale et est condamné par contumace à la déportation en forteresse. 

Simon Givernaud, né à Saint Vaury (Creuse) en 1839, militaire puis fleuriste à Paris. Sergent au 88ème bataillon de la garde nationale pendant le 1er siège, il est élu sous lieutenant au même bataillon et reçoit 2 blessures en défendant la barricade de la rue de Turbigo. Condamnée à la déportation en Nouvelle Calédonie en 1872, sa peine est commuée en 5 ans de détention. 

Jean Gouny, maçon né en 1833 à Aubusson  (Creuse) , simple garde au 183ème bataillon pendant le premier siège, il prend part à l’insurrection de la Commune de Paris, est arrêté le 28 mai près de la mairie du XXème arrondissement où il a pris part aux derniers combats, condamné à la déportation en 1872, sa peine est commuée en 3 ans de prison avec privation de droits civiques. 

Etienne Jardy, maçon né à La Feyté (Creuse) en 1840, prend part à l’insurrection et est condamné à la déportation en Nouvelle Calédonie jusqu’en 1879.

André Lagoutte, maçon né Saint Sébastien (Creuse) en 1843, prend part à l’insurrection de la Commune de Paris au sein du 165ème bataillon de la garde nationale. Arrêté par les allemands le 29 mai, condamné à la déportation. 

Antoine Peynot, militaire puis maçon, né en 1837 à Parsac (Creuse), prend part à l’insurrection de la Commune de Paris au sein du 110ème bataillon de la garde nationale, fait prisonnier place Jeanne d'Arc, condamné à 1 an de prison

François Sauvanet, tailleur de pierre né à Blessac (Creuse) en 1842, prend part à l’insurrection de la Commune de Paris comme lieutenant dans l’artillerie de la XIVème légion. Condamné par contumace en 1872 à la déportation en enceinte fortifiée. 

Auguste Tartary, maçon né à la Rochette (Creuse) en 1838, prend part à l’insurrection de la Commune de Paris au sein du 156ème bataillon fédéré. Il suit son bataillon sur les remparts contre les Versaillais. Pendant la semaine sanglante, Tartary se bat successivement dans le sud de la capitale, à Nation, sur la voie e chemin de fer de ceinture puis au Père-Lachaise. Errant, il est finalement arrêté. Condamné à la déportation en Nouvelle Calédonie où les autorités le qualifièrent de « communard incorrigible ». Amnistié en 1879. 



4 commentaires:

  1. Vie intéressants! Compte tenu de la piètre performance de la Garde Nationale, il est surprenant comment ils font le blâme sur le gouvernement pour la perte du siège.

    Bani

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Piètre ? Pendant le siège contre les prussiens la Garde Nationale, n'a fait que surveiller les remparts, c'était son rôle en tant que garde sédentaire. Certaines de ses compagnies de marche (ou de guerre) ont vu le feu à la bataille de Buzenval en janvier 1871, où elles se sont dans l'ensemble (a part pour la retraire), brillamment comportées. C'est un fait avéré. Ainsi est tombé le colonel de Rochebrune, ancien des zouaves de la mort en Pologne, qui commandait un régiment de la garde nationale à Buzenval. Lui, comme sa femme qui après a pris parti pour la Commune, rejetait la faute sur le gouvernement. Et il n'ya rien de surprenant à ça. Les militaires ( Trochu, Vinoy, Ducrot) comme les civils ( Favres, Ferry) ne voulaient pas d'une résistance "à outrance". Peut-être avaient-ils comme la bourgeoise des choses à perdre? La classe ouvrière, elle, n'en avait pas. C'est ainsi que tous les vrais patriotes révolutionnaires, les socialistes, les jacobins et la garde nationale fédérée a JUSTEMENT blâmé ce pseudo gouvernement de la Défense nationale.

      Supprimer
    2. Merci Archi! De Buzenval je n'avais pas entendu, va lire plus à ce sujet. Le 2ème livre sur l'armée française de 1870-71 dans la série Osprey affirme que très peu de gens volontiers rejoint la Garde Nationale, et que leur malaise dans la bataille a affaibli le moral de l'armée professionnelle. La bataille de Beaune-La-Rolande pourrait être un exemple de ce. (désolé si mon français n'est pas compréhensible, je suis en utilisant un traducteur) :)

      Supprimer
    3. Déja il faut faire la différence entre:
      1: la garde nationale mobile ou garde mobile, mise en place sous par la réforme du maréchal Niel malheureusement trop tard pour servir de réserve à l'armée française.
      Les "moblots", (surnom des gardes mobiles) étaient la principale force pendant la période républicaine de la guerre. L'armée comme tu le sais n'existait plus. Excepté quelques bataillons en Algérie, et les régiments de ligne échappés de Sedan. On a formé des régiments de marche(de ligne) avec les bataillons de dépôts, mais on a surtout formé la garde mobile dans tous les départements. Certains comme a Paris était bien équipé, d'autres moins bien. Sa valeur combative est contrastée. Les gardes mobiles de la Dordogne ont très bien tenu au feu sur la Loire. D'autres mons comme à Beaune la Rolande. C'était la garde mobile.
      2. Existe aussi la garde nationale. Garde nationale sédentaire et garde nationale mobilisée (pas garde mobile) qui sont encore d 'autres unités de réserve. A Paris la garde nationale eut pu constituer une force, si on le gouvernement ne l'avait pas si tardivement armé et si le recrutement n'y était pas exclusif(au début il n'existe que des bataillons composés de bourgeois des quartiers riches de Paris). Le gouvernement se méfiait du peuple et d'une certaine manière craignait plus une révolution que les prussiens, alors que les ouvriers parisiens (même s'ils étaient complètement inexpérimentés) voulaient vraiment défendre le sol national contre l'envahisseur. Les bataillons de la garde nationale parisienne à recrutement populaire ou ouvrier furent donc tardivement armés, le gouvernement préférait recruter parmi des hommes qui présentaient des garanties d'ordre et non des ouvriers patriotes mais enclins à suivre les mots d'ordre des "rouges". Le recrutement fut donc vicieux.
      La garde nationale parisienne (sédentaire et mobilisée) était animée d'un très bon esprit patriotique mais n'avait aucune expérience du combat a part quelques hommes qui avaient servis comme soldats. Ils demandaient à se battre "à outrance", à faire une sortie "torrentielle" contre les prussiens. Chose difficile militairement parlant avec ce genre de troupe qui relève plus de la milice que de véritable armée, mais chose encore plus difficile car le gouvernement ne voulait pas se battre. Seul le peuple avait de l'énergie et de l'honneur et c'est pourquoi ils ont à juste titre blâmé le gouvernement.
      Pendant la Commune, les gardes nationaux se révélèrent incapables de tenir sous le feu en rase campagne, mais firent preuve de courage et de ténacité dans les combats du 2 eme siège. Malheureusement c'étaient des troupes indisciplinées qui ne pouvait faire face aux vieux soldats, même si beaucoup de communards étaient d'anciens militaires.

      Supprimer